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Claire MONOD
21 août 2024
Barbarie et écologie : trois leçons de la crise politique

Barbarie et écologie : trois leçons de la crise politique

Publié le 21 août 2024 dans le Nouvel Obs

Nous ne pouvons plus laisser un prince machiavélique entraîner le pays vers le chaos. Il est urgent de passer à l’acte, de proposer et de porter une vision du monde résolument écologique, sociale et démocratique, seule capable de s’opposer clairement et frontalement aux deux projets qui ont mené le monde au bord du gouffre, le néolibéralisme et le néofascisme. L’alternative est désormais claire : écologie ou barbarie.

Piqué au vif par l’insolente progression de l’extrême droite qu’il avait promis d’endiguer, le président de la République a décidé seul la dissolution de l’Assemblée nationale. Il a engagé la France dans un moment machiavélique dont le péril provoque un immense vertige. Selon « le Prince » (1) confronté à l’adversité et l’incertitude, la liberté devait s’éprouver dans la capacité à faire face à la « Fortune » pour reprendre la main et renouer avec la « virtù ». « Cependant il résolut de faire face à la fortune, et de se déterminer par lui-même selon les évènements de celle-ci ; car souvent en agissant, se dévoilent les partis qui seraient demeurés cachés si l’on n’avait pas agi. » (2)

Après plusieurs semaines d’une rare intensité politique, l’adage s’est révélé juste, les partis se sont effectivement dévoilés. Le Nouveau Front populaire, bénéficiant d’une impulsion citoyenne inédite, a su déjouer les pronostics pour se placer en tête, reléguant bon troisième l’extrême droite abasourdie. Il se dit pourtant que le prince misant sur sa « fortune » n’avait pas vu les choses ainsi. Incapable de mesurer la propension de sa politique à attiser la colère des Français.es depuis sept ans, Emmanuel Macron se voyait, à lui seul, par la grâce de la Constitution de la Ve République, réduire à peau de chagrin la vague brune.

La réponse à cette arrogance lui revint sous la forme facétieuse d’un nouveau type de cohabitation. Une sorte d’empêchement démocratique, qui le réduit à la dépendance et l’impuissance politique, bien loin de pouvoir répondre à la montée du populisme. C’est pour l’heure, au prolongement d’un front républicain exigeant jusque dans l’hémicycle, que l’on doit la capacité d’en limiter le dessein. Première leçon : on ne combat pas l’extrême droite en jouant l’avenir de la démocratie sur un coup de poker. On ne la décrédibilise pas en mimant ses tares, en s’asseyant sur l’Etat de droit et la solidarité républicaine, ni en mutilant, réprimant et condamnant de façon injuste et disproportionnée.

On ne se débarrasse pas plus de l’extrême droite en lui laissant phagocyter les médias ; encore moins en fermant les yeux sur l’impunité fiscale des plus riches et l’exploitation des plus précaires, ou la pénibilité du travail. En revanche, on la conforte en stigmatisant et criminalisant celles et ceux, lucides, qui s’engagent pour d’autres modes de vie, d’autres pratiques de consommation et de production, et qui, avec la science, s’emploient à ne plus accaparer les ressources, abîmer, polluer ni épuiser la terre, l’air, l’eau et le vivant.

Dénoncer ne suffit plus, c’est la deuxième leçon. Pour sortir de l’impasse, des réponses existent, elles peuvent même être vecteur de consensus politique, en ouvrant le champ à des personnalités capables de porter des méthodes différentes et un projet novateur et ambitieux. Pour qui veut sortir de l’inaction climatique et des inégalités, les acteurs et les actrices sont là, dans la société civile, aux abords des partis. Celles et ceux qui font le pari de la transition écologique et sociale par la démonstration et l’innovation, qui avec courage convertissent leur production en bio, changent leur mode vie, créent des entreprises sociales et solidaires, installent la sobriété, défendent les services publics, mènent la bataille culturelle au quotidien, animent des médias indépendants, influent sur les réseaux sociaux, abattent le mur du déni et se risquent à la désobéissance civile, bâtissent de nouveaux modèles et inventent des solutions pour une cité résolument écologique.

En quelques semaines, les électeur.trices ont dit non et rejeté par trois fois dans les urnes le prince et ses vassaux, artisans de ce terreau fait de dérégulation, sur lequel prospère l’exaspération. L’affaissement moral et politique de ce néolibéralisme élitiste, décomplexé et déconnecté de la vie réelle, ouvre grand les portes aux nationaux-populistes, pendant que la social-démocratie – tout juste requinquée par la force du rejet de l’extrême droite et la mise à l’écart du macronisme déclinant – cherche à se réinventer par la social-écologie. Dans les interstices, aux marges, émergent de toutes parts dans la société la conscience et les initiatives fondées sur le sentiment d’urgence, l’attente de justice sociale et environnementale, la nécessité de l’égalité des droits contre toutes les formes de domination, l’impératif de dignité, le besoin de réparer, de tracer un modèle alternatif débarrassé du diktat des marchés et de son corollaire, la tentation autoritaire.

La croyant disparue, le prince a négligé l’effet catalyseur du péril totalitaire qu’il disait vouloir vaincre seul. C’est la troisième leçon, la mobilisation a porté ses fruits, réveillant une société civile engagée, assortie de l’exigence adressée aux partis politiques de ne pas décevoir. L’écologie a su dès lors faire entendre de nouvelles voix, porteuses d’un rapport différent au pouvoir, qui demandent non pas « qui ? » mais « pour faire quoi ? », qui rassemblent et tracent sans concession une barrière étanche avec l’extrême droite. Reprenant à son compte les idéaux républicains, elle porte en étendard la liberté et la démocratie fondées sur le vivant et l’habitabilité de la planète. Pour ne pas décevoir il est temps de gouverner. Ouvrir la porte et sortir de la barbarie capitaliste et autoritaire, pour entrer dans une civilisation écologique et sociale. (3)

Les signataires :

Benoît Biteau, député NFP écologiste ; Dominique Bourg, philosophe ; Erwan Lecœur, sociologue et politologue ; Claire Monod, coprésidente Institut Cité Ecologique ; Magali Payen, fondatrice "On est prêt" ; Marie Yared, directrice des campagnes internationales Avaaz.

◗ (1) « Le Prince » est un traité politique écrit au début du XVIe siècle par Nicolas Machiavel homme politique et écrivain florentin qui montre comment devenir prince et le rester. Wikipédia rapporte qu’Emmanuel Macron a obtenu un DEA en 2001 dont le mémoire d’étude est dédié à des penseurs politiques dont Machiavel qui semble continuer de l’inspirer dans l’exercice du pouvoir.

◗ (2) A propos du Prince de Sforza : Histoires florentines, VI, 13, dans Machiavel, Œuvres, Paris, Robert Laffont, 1996.

◗ (3) Ce texte s’appuie, en plus de ses signataires, sur les contributions des personnalités qui ont participé à la rédaction du dernier numéro de la revue « Propos » intitulé « Ecologie ou barbarie » (ed. Les Petits Matins, juillet 2024), dont les contributions de Fabrice Flipo, philosophe, Edouard Gaudot, historien, Isabelle Kersimon, journaliste, Anne-Sophie Novel, journaliste, Marie Pochon, députée NFP écologiste, Samuel Sauvage, président Halte Obsolescence Programmée (HOP), Hélène Sanchez, Eécologiste, Catherine Sonnet, secrétaire générale de Institut Cité Ecologique.

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